Future Renault R5 : « L’électrique non par contrainte, mais par plaisir ! »

Depuis le début de l’année 2023, neuf prototypes R5 sont testés par des experts Renault dans le cadre du développement et la mise au point du véhicule. Dans le jargon automobile, on parle de «mulets». D’ailleurs, en exclusivité, nous avons pu observer quelques vidéos des développements dans le Grand Nord, et pour le moment, les R5 sont déguisées en… Renault Clio! D’où le terme «mulet»: on ne reconnaît pas encore la carrosserie de la R5 définitive. Pourtant, la plateforme, le groupe motopropulseur et la batterie sont conformes techniquement au futur véhicule de série, même si on n’en connait pas encore les chiffres.

Tests en conditions extrêmes

Les essais menés en Laponie suédoise, à proximité du cercle polaire, permettent des sollicitations extrêmes du véhicule: terre de glace et lacs gelés, où certaines journées hivernales flirtent avec -30 °C, avec des rafales de vent qui peuvent s’avérer insupportables. Le constructeur doit s’assurer que les mulets sont capables de résister à ces températures et conditions. En cas de poudreuse, il est aussi vérifié qu’aucune neige ne s’accumule sur les freins, ce qui pourrait être à l’origine de dysfonctionnements. Autant de points qu’il n’est pas possible de reproduire dans un centre technique et que seuls les essais par grand froid permettent de valider. «Ces premiers essais nous permettent de confirmer les orientations prises en termes de confort et de comportement. Sans rien dévoiler à ce stade, nous pouvons déjà dire que les premiers tours de piste nous positionnent clairement au meilleur niveau de sa catégorie dans la digne lignée de la Mégane E-Tech», confie Jérémie Coiffier, directeur ingénierie Famille B-EV.

Des coûts en baisse

Mais qu’est-ce que signifie B-EV? «B», pour segment B, le même que celui de la Clio, et «EV» pour «electric vehicle». Inaugurée pour la première fois sur la nouvelle Renaut 5 électrique, cette nouvelle plateforme (nom de code complet «CMF-B EV») doit se placer comme la plus compétitive de son segment, tout en offrant des performances au meilleur niveau de sa catégorie. Elle reprend 70% des composants venant de la plateforme CMF-B notamment utilisée sur les Clio et Captur. Par conséquent, comparée à celle de la Zoé électrique, la CMF-B EV permet de réduire le coût de fabrication de la plateforme de 30%. Espérons que le prix d’achat de cette électrique soit donc abordable: aux alentours des 25.000€, comme une certaine VW ID.2?

Chasse aux kilos

Renault promet aussi que la R5 «constituera la référence de son segment en matière de plaisir de conduite». Pour y arriver, la marque au losange a opté pour un train arrière dit «multibras» habituellement réservé aux segments automobiles supérieurs. Comme en automobile (et surtout avec les électriques), le poids, c’est l’ennemi, Renault a également travaillé sur ce plan. Le moteur est d’une vingtaine de kilos plus léger que celui de la Zoé et le pack batterie affichera 15kg de moins sur la balance. Le constructeur peut caser davantage de kWh dans un plus petit volume et pour l’autonomie, tout comme la puissance, ça compte! La Renault 5 sera dévoilée au plus tard, début 2024.

Aussi testée en France

Alternant essais statiques et dynamiques, mise au point et endurance, les mulets sont testés en faible adhérence (verglas, neige) à Arvidsjaur, en Laponie suédoise, et également en moyenne et forte adhérence, dans les centres techniques Renault de Lardy en région parisienne et d’Aubevoye en Normandie. Le site d’Aubevoye rassemble 35 pistes sur 60km, 42 bancs d’essai, 2 souffleries et 18 enceintes de corrosion, le tout caché derrière 272 hectares de forêt qui protègent les voitures en développement des regards curieux.