On pensait tous que la pantoufle de Cendrillon était en verre. Elle serait, en réalité, en vair. Voici son histoire étonnante.
Attention, cet article risque de vous faire grincer des dents et de remettre en question toute votre enfance. Si vous êtes un fervent admirateur des films de Walt Disney, vous connaissez certainement sur le bout des doigts l’histoire de Cendrillon et de sa pantoufle de «verre».
Même s’il s’agit d’un conte pour enfants, on imagine mal notre amie Cendrillon courir à toute vitesse avec des chaussures si peu confortables. Et pour cause, une polémique sur la nature des souliers de Cendrillon dure depuis plusieurs siècles. S’agit-il d’une pantoufle en verre ou en vair, cette délicate fourrure à base de petit-gris, un petit écureuil, qui doublait autrefois certains vêtements portés par les classes sociales les plus élevées?
En 1697, Charles Perrault publie sa propre version, «Cendrillon ou la Petite Pantoufle de verre». Il n’y alors aucun doute sur la matière dont sont constituées les chaussures de Cendrillon. Mais, dans son roman historique sur Catherine de Médicis, publié en 1841, soit près d’un siècle et demi après la première édition des contes de Perrault, l’écrivain français Honoré de Balzac sème le trouble en affirmant que le mot «vair» est «depuis cent ans si bien tombé en désuétude que, dans un nombre infini d’éditions des contes de Perrault, la célèbre pantoufle de Cendrillon, sans doute constituée de vair, est présentée comme étant de verre».
Il faudra attendre 1950 pour que les studios Disney mettent un terme à la polémique (mieux vaut tard que jamais!) avec la sortie du film que l’on connaît aujourd’hui. Dans «Cendrillon», la jeune femme à la chevelure dorée porte bel et bien des pantoufles de verre. L’image se répand alors dans le monde entier, ne laissant plus de place à la fourrure dans l’imaginaire collectif. À moins que cet article sème le doute chez certains d’entre vous? Oups.