Voiture : l’Inception, le concept-car du futur de Peugeot

Il faut dire que l’Inception fait ici sa première apparition publique en Europe. Annoncé lors du dernier Salon de Paris en octobre, il avait été présenté le 5 janvier au CES de Las Vegas, un grand rendez-vous international de la Tech. Un lieu hautement symbolique qui tranchait avec les présentations habituelles, permettant à Peugeot de faire passer un message: son avenir sera «techno». Mais alors, quel est cet engin? L’Inception est une grande berline quatre portes au profil coupé. Ses près de 5 mètres de long pour seulement 1,34m de hauteur lui donnent une silhouette rabaissée et sportive. Certes, au premier coup d’œil, les aficionados de la marque reconnaîtront le style Peugeot. Logo et signatures de phares en «coup de griffe» comme sur la plupart des modèles de la marque. C’est à peu près tout ce qu’on peut lui trouver de commun avec des modèles existants. Peugeot ne parle pas de «renouveau stylistique» pour rien. Les traits de cet Inception sont ainsi bien plus tirés (torturés?) que les créations actuelles. Les lignes sont droites, les épaules carrées, les arêtes franches. Chose plutôt étonnante, les surfaces vitrées latérales sont assez réduites, comme si on avait voulu donner à ce concept des allures de SUV. Dans les détails stylistiques intéressants, admirez cette calandre rétroéclairée, ces rétroviseurs élégamment intégrés à la carrosserie, et ce bandeau latéral (et connecté) qui court tout autour de la voiture.

Un salon roulant… autonome

On accède à bord par deux portes à ouverture antagoniste, comme une invitation à venir s’asseoir dans ce salon roulant. Cette disposition n’est pas anecdotique et souligne l’intérêt de Peugeot de proposer à l’avenir des modèles aux grands volumes intérieurs. Le grand écart entre l’axe des roues avant et arrière le démontre, et contribue davantage à cette sensation d’espace. Car même si les vitres latérales sont réduites, l’habitacle baigne de lumière, grâce à un pare-brise qui se prolonge jusqu’à la moitié du capot. Les quatre passagers qui peuvent prendre place à bord profitent de sièges au design très original, et tout aussi géométrique qu’à l’extérieur. Leur position, anormalement allongée, est là pour mettre en lumière une autre spécificité de cet Inception : la conduite autonome. Peugeot l’a en effet doté d’un système de niveau 4, qui permet en théorie de ne plus avoir à toucher le volant. Un autre manifeste pour Peugeot: son avenir sera autonome.

Volant carré, moteur survolté

Baptisé «Hypersquare», le volant utilise une direction par câble et non plus par crémaillère classique, de quoi permettre des manœuvres plus précises, et plus sûres d’après Peugeot. 100% électrique, l’Inception repose sur la plus grande plateforme électrique de Stellantis: la STLA Large. Il embarque deux moteurs électriques qui développent 680 chevaux de puissance combinée. La batterie de 100kWh autorise une autonomie de 800 kilomètres, et une charge ultrarapide: 30km récupérés en une minute! Stylé, spacieux, autonome et endurant, l’Inception donne le ton sur le nouveau credo que Peugeot souhaite insuffler à ses voitures de demain. Même s’il a très peu de chances d’être commercialisé sous cette forme…

Rencontre avec son designer

Il avait pris la tête du style de Peugeot après le départ en 2020 de Gilles Vidal, parti chez Renault. Matthias Hossan présente avec l’Inception l’un des plus beaux concept-cars de sa carrière. Car il n’en est pas à son coup d’essai! On lui devait déjà en 2018 le sublime concept e-Legend, qui réinventait la 504 Coupé à la sauce néo-rétro. Pour cette nouveauté, il a eu carte blanche de Peugeot, charge à lui de reprendre les codes des modèles actuels, ou au contraire de les casser pour pousser l’exercice stylistique à son maximum. Finalement, l’entre deux choisi va à merveille à cet Inception, qui reste facilement identifiable pour ceux qui sont « Peugeot à mort ». Son détail préféré ? Le volant carré Hypersquare, qu’il a eu plaisir à dessiner.