L’Indication Géographique Protégée (IGP), un label qui protège la gastronomie européenne

Le concept d’IGP (Indication Géographique Protégée) est issu de la politique de qualité alimentaire de l’Union européenne, initiée en 1992. Avec l’AOP (Appellation d’Origine Protégée) et la STG (Spécialité Traditionnelle Garantie), l’IGP est un label alimentaire officiel. C’est une garantie de consommer un produit élaboré ou transformé dans l’aire géographique dont il dépend.

Que les amateurs de bons produits se rassurent : il existe des labels qui garantissent la qualité des aliments qu’on met dans nos assiettes. C’est le cas de l’IGP, Indication Géographique Protégée, un label européen qui désigne un produit dont les caractéristiques sont liées au lieu géographique dans lequel se déroule au moins sa production, son élaboration ou sa transformation. Le label IGP repose donc davantage sur la notion de savoir-faire. En Wallonie, entre autres, il a été attribué au Saucisson d’Ardenne, au Collier d’Ardenne et à la Pipe d’Ardenne, des produits aussi sympas à l’apéro que dans des préparations culinaires.

Pour le consommateur, acheter une IGP, c’est une manière d'identifier l'origine, la qualité et la sécurité des produits choisis, tout en encourageant le travail des producteurs traditionnels et en les protégeant des pratiques déloyales. Ils mettent aussi en valeur la passion et le savoir-faire que les producteurs mettent dans la préparation de produits de qualité.

Consommateur protégé

Le label IGP a été créé, d’une part, pour protéger les producteurs, en certifiant leur production, en assurant la promotion de l’agriculture locale et, d’autre part, pour protéger le consommateur.

Ainsi, tous les produits certifiés IGP sont protégés contre les imitations (réputation, originalité, mode de production…) dans tous les Etats membres de l’Union mais également au niveau mondial, par le biais d’accord bilatéraux.

A sa manière, chaque produit qui porte un label IGP est un produit qui met en avant le terroir et qui en assure la pérennité. Pour le plus grand bonheur de nos papilles…

Avis de l’expert : Philippe Bouillon

Le goût de l’Ardenne dans un saucisson

Depuis 2017, le Saucisson, la Pipe et le Collier d’Ardenne bénéficient d’une IGP qui garantit au consommateur un produit de terroir dont l’origine est reconnue et dont le goût est spécifique.

« Le Jambon d’Ardenne a été reconnu en 1974 par un arrêté royal, à une époque où les AOP ou IGP n’existaient pas encore », explique Philippe Bouillon, président de l’association des producteurs de Jambon d’Ardenne IGP (AUDA) et de Saucisson d’Ardenne IGP (AUDESA). « En 1996, l’Europe a remis un peu d’ordre dans les diverses appellations présentes sur le territoire de l’UE, en instaurant trois types de reconnaissances de produit de terroir ayant une notoriété et un savoir-faire reconnu : les AOP, IGP et STG. Etant donné que le Jambon d’Ardenne avait déjà une reconnaissance officielle depuis 1974, celui-ci a obtenu son IGP sans souci ».

En l’an 2000, comme les producteurs de Jambon d’Ardenne IGP faisaient également du saucisson d’Ardenne, ils ont demandé la reconnaissance de ce produit de terroir ardennais comme l’IGP sous les dénominations Saucisson d’Ardenne, Collier d’Ardenne, et Pipe d’Ardenne. Après maintes péripéties et différents recours de tiers hors zone d’appellation Ardenne, ils ont obtenu cette reconnaissance européenne en 2017.

Qu’a donc de si particulier ce saucisson par rapport à un autre ? « Il est historiquement composé d’un mélange de porc et de bœuf salé, épicé. Il subit une fermentation lactique, ce qui lui confère un petit goût piquant. Il est fumé, au bois de chêne et hêtre, commun dans les forêts d’Ardenne, ce qui lui apporte un goût si particulier, par rapport au saucisson pur porc français, espagnol ou italien qui sont des produits non fumés et donc fleuris (mycélium blanc présent sur le boyau). Il peut aussi être parfois combiné avec un peu d’alcool (rhum ou cognac) ou de la bière pour les producteurs qui souhaiteraient typer un peu plus leurs produits », ajoute Philippe Bouillon.

Comment le consomme-t-on ? « Froid bien sûr, à l’apéro, en petit en cas, avec un bon pain gris et du beurre d’Ardenne OAP. Mais vous pouvez également le déguster chaud. Avec une choucroute, une grosse soupe avec les légumes d’hiver au chou, aux navets, carottes, poireaux, céleris, panais… ou dans une potée. Seule remarque, ne pas saler de trop, étant donné que le produit est déjà salé pour assurer sa conservation à température ambiante », conclut-il.

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