On la devinait intelligente et souriante. On la découvre aussi chaleureuse, cool et… très présente, disponible (ce qui n’est pas la moindre des qualités avec son agenda pro surchargé). Il pourrait y avoir une certaine appréhension à l’idée d’interviewer celle qui domine l’exercice aussi bien en radio (France Inter) qu’en télé (« Quelle époque ! », sur France 2), mais cet a priori, elle le balaie rapidement d’un sourire. Ce jour-là, Léa Salamé nous accorde un long et rare moment, délicieusement interrompu par la visite éclair et surprise de son fils. On a voulu savoir qui est la star de télé, la journaliste numéro 1, la femme, la compagne, la fille, la mère, l’exilée… Elle nous a répondu sans concession, parce que, on le comprend rapidement, elle ne fait pas les choses à moitié, elle qui a la « tiédeur en horreur »…
D’abord, Léa, comment fait-on pour interviewer la reine de l’interview ?
Démerdez-vous ! (rires) Je n’ai pas de leçon à donner…
[…]
On vous a dite trop insolente. Vous vous en rendiez compte ?
Au moment où on me le disait, non. A posteriori, si je regarde 5 ans plus tard, oui, je pense qu’il y avait dans le ton de la question – pas forcément le fond – quelque chose de cassant, d’un peu agressif. J’en ai pris conscience quand ma mère m’a écrit un jour un mail, après un numéro de « L’émission politique » (qu’elle présentait avec David Pujadas) avec Alain Juppé : « Ma fille, tu es tellement agressive et arrogante, c’est insupportable ». Et sur le coup, je m’étais énervée. Mais en fait, elle avait raison. Et en même temps, pour faire son trou, pour se faire repérer, il ne faut pas être trop poli. Si c’est trop poli, on s’en fout.
Mais c’est plutôt rare d’entendre une maman dire ça… D’habitude, elles sont plutôt d’abord fières de voir leur enfant à la télé…
Ma mère je crois qu’elle est fière de moi… aujourd’hui. Mais mes parents ne me disent pas trop s’ils sont fiers ou pas.
Et vous, vous êtes fière de vous, d’y être arrivée ?
Je ne crois pas que c’est le mot « fière ». Je suis une intranquille, une insatisfaite permanente. Tous les samedis soirs, j’ai peur des audiences, peur que ça s’effondre. Je ne suis pas « arrivée » mais il y a une forme de sérénité. Je suis… à ma place. Quand j’ai fait le livre (et les podcasts) « Femmes puissantes », ces femmes expliquaient ce qu’est la puissance, qui est différente du pouvoir. C’est à un moment dans ta vie, pas tôt, vers 40 ans, où tu te sens à ta place, centrée, dans ton axe. Et à 44 ans aujourd’hui, je me sens dans mon axe.
Et c’est arrivé quand ?
Progressivement, tu ne te réveilles pas un beau jour dans ton axe ! Cela a été crescendo ces 10 dernières années. Le succès aide à être dans son axe, l’amour aussi et la construction d’une famille. Mais je n’étais pas sûre d’être capable de fonder une famille.
Pourquoi ? Parce que vous étiez focalisée sur le boulot ?
Oui, parce que j’avais l’impression qu’il fallait choisir, que c’était soit le boulot, soit la famille.
[…]
>> Découvrez l'interview complète de Léa Salamé ce samedi dans votre magazine Max disponible en librairie dans les journaux Sudinfo ou en cliquant ici.