Rencontre avec Laury Thilleman : « Ça a été dur après Miss France... Il y avait le risque que l’on m’oublie »

C.Navio - Pandora

Élue Miss France en 2011, Laury Thilleman s’est depuis construit une carrière solide et variée. À 31 ans, elle multiplie les casquettes. Animatrice télé pour de nombreuses émissions sur France Télévisions, elle a également lancé une série de podcasts, créé sa ligne de vêtements écoresponsables «Parisienne et alors?» mais aussi écrit plusieurs ouvrages de développement personnel. Une jeune femme pétillante qui mène une vie à 100 à l’heure, les pieds sur terre et une tête souvent tournée vers sa Bretagne natale.

Laury, après Miss France, vous avez entamé une belle carrière à la télévision. On vous a vue notamment présenter «Les Victoires de la musique». Qu’est-ce qui vous plaît dans l’exercice de l’animation?

Cela va faire six ans que je travaille dans la musique et le divertissement à la télé, après avoir fait mes classes dans le sport. Les artistes, c’est comme une famille, vous les croisez souvent. Il y a un lien qui se crée. La musique, c’est fédérateur. Il y a une certaine empathie entre les artistes, c’est agréable de présenter des émissions dans cette atmosphère.

En tant qu’ancienne Miss, avez-vous parfois eu l’impression de devoir vous battre encore plus, de prouver que vous aviez votre place?

Ah, le syndrome de l’imposteur! Oh que oui, j’en parle même dans mes podcasts. Je me suis surtout battue contre moi-même, au-delà des autres. J’avais besoin de me prouver que j’avais mérité cette place, qu’elle n’était pas acquise. J’ai repris des études de journalisme pendant quatre ans et je l’ai pris comme un investissement pour l’avenir. Cela a été dur après Miss France...

Justement, après avoir été Miss France, reçoit-on de nombreuses sollicitations professionnelles?

Oui, mais pas toujours les bonnes. Il faut pouvoir faire les bons choix. Dans mon cas, faire le bon choix, c’était avoir le bagage nécessaire pour me lancer dans tel ou tel projet. C’est aussi nécessaire de bien se connaître et de pouvoir se dire «non, je n’ai pas envie de faire ça». Je ne voulais rien regretter mais cela ressemble parfois à un jeu d’échec. En reprenant des études, il y avait le risque qu’on m’oublie. Mais aujourd’hui, je suis contente d’avoir fait ces choix.

 

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Aujourd’hui, vous touchez à tout, vous faites de la télé, vous enregistrez des podcasts, vous avez lancé votre marque de vêtements. Tous ces domaines sont-ils complémentaires?

Je suis un peu hyperactive. Je suis une passionnée et donc tout ce que j’entreprends, je le fais avec passion. Je suis à 1000% sur tout! Mais parfois, je devrais prendre plus de temps pour moi! Mais oui, toutes ces activités se répondent les unes les autres. Dans notre métier, il faut toujours être un minimum bien habillée et être aussi tout terrain car on change de décor. Ma ligne de vêtements faisait sens pour moi. Plutôt que d’aller acheter, consommer, ne pas toujours savoir ce que je vais porter pour tel ou tel événement, j’ai décidé de le créer. En plus, c’est une marque éco-responsable. Tout est parti de là, je voulais consommer le plus local possible. Je ne trouvais pas trop cette marque avec une économie circulaire, alors je l’ai mise sur pieds. Mais attention, je ne suis pas toute seule, je me suis entourée de deux associés, dont c’est vraiment le métier. Disons que je suis la directrice artistique, je partage mes idées et mes envies.

D’où vient votre attirance pour le développement personnel?

Je pense que l’éducation fait beaucoup. Je suis née en Bretagne, ma maman est assistante d’enseignement et mon père est militaire. J’ai toujours eu une structure du corps et de l’esprit par mon papa et le côté prendre soin de soi de ma maman. Le midi, je ne mangeais jamais à la cantine, je rentrais à la maison et ma maman me faisait de bons petits plats. J’ai toujours eu l’impression que c’était normal de faire du bien à son corps, de bien se nourrir, de lui donner le bon carburant. J’ai grandi là-dedans donc je dirais tout simplement, merci papa, merci maman! Et puis, quand je suis arrivée à Paris, j’ai réalisé que ce n’était pas si simple de tout organiser quand on est seule, d’avoir une vie équilibrée. Il faut une certaine organisation! Ce n’était pas simple au début. Petit à petit, je l’ai mise en place et c’est ce que j’ai raconté dans mon livre. Par exemple, j’ai commencé à faire du sport en ville et je me suis servie du mobilier urbain. Je n’avais pas envie de m’enfermer dans une salle de sport. J’ai mis en place une méthode que j’ai baptisée «Au TOP», pour Tonic, Organic, Positive. J’en suis à mon huitième livre! Tous les ans, j’en sors un pour donner de nouvelles idées et des conseils pour prendre soin de soi.

Vos podcasts vont au-delà de ça. Ils parlent aussi de psychologie personnelle. Vous avez une vie intérieure assez riche. Est-ce quelque chose de nécessaire pour vous recentrer?

Oui, c’est surtout une façon pour moi de ralentir. Dans ces podcasts, je voulais aller moins vite, appuyer sur le bouton pause. Je suis partie de l’idée, «ok, je délivre aux gens plein de messages positifs mais j’ai aussi le droit d’avoir des failles». Je voulais mettre la vulnérabilité à l’honneur. La vulnérabilité des femmes. Parce que c’est un podcast assez féminin! C’était ça le postulat de départ, pouvoir admettre que tout ne va pas toujours bien. Et que c’est ok, de le dire. 

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