Rencontre avec Lost Frequencies : « Pouvoir rester discret, c'est mon luxe ! »

Tess Meurice

Félix De Laet, ou l’homme qui vaut (au moins) un milliard (d’écoutes): sous son nom de scène, Lost Frequencies, le DJ/producteur est récemment entré dans un cercle très fermé, que, jusqu’ici, aucun artiste belge n’avait réussi à pénétrer. Pourtant, quand on le rencontre chez lui à Bruxelles, à son retour d’un mois passé à tourner aux États-Unis et au moment de la sortie de son troisième album, le jeune homme d’à peine 30 ans –et presque 10 ans de tubes– ne joue pas à la star. Il lève le voile sur l’envers du décor de son métier, bien loin des clichés.

Félix, imaginiez-vous que la vie d’un DJ ressemblerait à ça?

Mon grand rêve, ce n’était pas vraiment d’être DJ, mais plus de produire de la musique… Je ne me suis jamais imaginé sur Tomorrowland par exemple. Ce n’était pas ça vraiment mon objectif...

Et quand c’est arrivé? Certains DJ’s tueraient pour s’y produire…

(sourire) Oui… Pour mon tout premier Tomorrowland, c’étaient Dimitri Vegas & Like Mike qui m’avaient invité sur leur scène, un peu en last minute. Je l’ai fait bien sûr parce que c’était un truc de dingue de jouer là-bas, mais c’était très rapide aussi je pense. Par contre, par après, avec les tournées, avec les performances, avec l’expérience, je me suis plus rendu compte de ce qui était possible et allait être accessible. Et, par après, j’ai commencé à avoir des objectifs.

Vous sortez votre troisième album, «All Stand Together». Pourquoi maintenant?

Le titre «Where Are You Now» est sorti et, après, je n’ai pas sorti de chanson pendant un an. L’été est arrivé et, à la fin, je commençais à subir: ça faisait un an que je n’avais aucune nouvelle musique, un an que je jouais les mêmes titres. Il n’y avait rien de rafraîchissant. J’avais des chansons prêtes mais «Where Are You Now» n’arrêtait pas de grandir et mon label ne voulait pas que je sorte quelque chose de neuf tant que ça continuait de grimper. D’un point de vue «show», ça m’a très fort handicapé parce que j’aime bien sortir une chanson plus accessible et puis en faire une version plus alternative pour les festivals. On a sorti «Questions» après qui était encore un peu dans l’ombre de «Where Are You Now», puis on a sorti plusieurs chansons et ça prenait toujours. On s’est mis une deadline pour planifier l’album et je fonctionne bien avec les deadlines, j’ai tout rendu six semaines à l’avance.

 

 

Tess Meurice

Tess Meurice

Tess Meurice

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Les chanteurs –de James Arthur à Calum Scott– qui posent leur voix sur vos morceaux, comment les choisissez-vous?

Je demande qu’on m’envoie les noms de chanteurs émergeants, auxquels je n’aurais peut-être pas pensé, pour voir si ce sont des voix avec lesquelles j’aimerais collaborer. Pour James Arthur, qui est déjà très connu, ça a été différent. La démo du titre («Questions») a été envoyée à plusieurs personnes et, à un moment, j’ai reçu la démo de James Arthur. Et c’était top! J’ai travaillé avec des chanteurs connus et moins connus, mais l’important pour moi c’est que la voix soit bien. Il m’est arrivé de dire «non» à un chanteur vraiment connu parce que je trouvais que ça ne «matchait» pas.

Déjà à vos débuts, vous refusiez certains noms?

Au début, j’étais super excité d’avoir des gens qui chantaient des chansons pour moi. Du coup, j’étais un peu biaisé, rien que ça je trouvais que c’était fantastique. Tandis que maintenant, je deviens un peu plus pointu sur ce que j’aimerais qu’on enregistre et comment on l’enregistre.

En vous écoutant, on a l’impression que votre métier demande une très grande discipline. On n’est pas face à l’artiste « à la cool» qui fait les choses quand il les sent…

Peut-être. C’est juste que tout va très vite et j’ai l’opportunité de pouvoir faire ce que je fais et j’espère que ça va continuer. De base, je ne suis pas quelqu’un qui sort beaucoup, qui fait la fête…

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