À la télé, sa longévité unique (de 35 ans!) force le respect. Son naturel aussi. On se dit donc que Sophie Davant, femme accomplie de 60 ans, a bien quelques petits secrets pour «bien vieillir» à nous livrer. C’est ce qu’elle fait dans un livre où elle n’élude aucun sujet, de la sexualité au botox («pourquoi y a-t-il tant d’hypocrisie?», s’interroge-t-elle) en passant par l’anticipation de la retraite. Et elle nous en dit encore bien plus ici, en évoquant son futur dans les médias et sa décision «douloureuse» d’avoir arrêté la présentation d’«Affaire conclue».
Sophie, l’un des buts de votre dernier livre, «Quel bonheur de vieillir!» est, entre autres, d’aider à rendre visibles les femmes qui, comme vous, ont 60 ans, et tout simplement d’assumer son âge…
Le propos c’était surtout de dire que, passé un certain âge, on n’est pas périmée. On a encore tout l’avenir devant soi et ce que je déplore c’est que trop souvent soit il y a des injonctions de la société, soit les femmes elles-mêmes s’auto presque punissent en se disant «ça y est, on n’est plus séduisantes, on n’est plus actives et on subit notre situation». J’avais envie de dire qu’on peut appréhender cette nouvelle période de la vie en se disant «à nous tous les possibles!». À nous la séduction, on n’est pas périmée à condition de savoir se maintenir, rester en forme et se présenter sous de meilleurs jours. À nous les histoires d’amour, on peut encore tomber amoureux et avoir une sexualité épanouie. Et puis, professionnellement, c’est pareil: on peut avoir des propositions à cet âge-là. La preuve, je viens de tenter une nouvelle aventure sur Europe1. Et si on est dans une période de retraite, on peut ne pas subir sa retraite et se dire qu’on va rester en lien avec les autres, actif.
Ce mot «périmée», vous l’avez entendu à votre sujet?
Non, et heureusement, parce que c’est violent! J’ai par contre entendu des choses pas très agréables concernant par exemple l’égalité salariale. On m’a dit un jour, alors que j’étais mariée au père de mes enfants (le journaliste Pierre Sled, NdlR) et qu’on travaillait sur la même chaîne, quand j’étais allée demander une augmentation au patron –ce qui n’est pas si fréquent parce que généralement les femmes n’aiment pas trop aller demander, on préfère qu’on nous le propose mais on peut attendre longtemps! (sourire)– que mon mari était suffisamment bien payé! J’avais adoré cette réponse… Alors, on ne m’a pas dit que j’étais périmée mais il m’est arrivé qu’on arrête mon émission pour renouveler le genre parce qu’il fallait des animateurs plus frais. Et ça n’a pas fait long feu ces nouveaux programmes! D’ailleurs, à l’époque, le directeur des programmes qui a arrêté «Toute une histoire» pour tout changer les après-midi sur France2, au bout de six mois, il n’était plus là! Et moi je suis encore là…
Vous avez redemandé une augmentation depuis?
Non. Ça m’a dégoûtée un peu. Et j’ai toujours beaucoup de mal à le faire moimême donc, depuis, j’ai pris un avocat qui le fait très bien! (rires) Ça me coûte cher mais c’est lui qui négocie. J’ai trouvé ma tranquillité d’esprit parce que je crois que quelqu’un d’autre parle mieux de vous que vous-même. En tout cas, moi, je sais faire plein de choses mais je ne suis pas la mieux placée pour me vendre! En revanche, avoir des patrons, comme ce fut le cas pour Europe 1, qui viennent vous chercher et vous disent quelles qualités les ont séduits, c’est très agréable.
Vous n’aimez pas parler de vous, ça vous gêne?
Non je ne suis pas gênée mais j’ai eu un manque de confiance en moi comme beaucoup de femmes et le fait d’avoir entrepris, d’avoir osé, d’avoir eu plein d’expériences, des succès aussi, je me suis prouvé pas mal de choses qui m’ont donné un peu plus confiance en moi.
Vous parlez de l’égalité salariale. À quoi est-ce dû le fait que les femmes n’osent pas demander d’augmentation?
Parce que je pense qu’on n’a pas le même égo que les hommes et qu’on a d’autres soucis en tête. En général, on a tellement de choses à gérer en même temps, notre boulot, nos enfants,… Je crois qu’on fait la part des choses et qu’on relativise un peu plus. Mais j’espère que les choses sont en train de changer. Même si on note quand même une disparité salariale, à responsabilités égales. Mais je me réjouis parce que je vois de plus en plus de femmes, à la télé, qui créent leurs boîtes de production et sont donc des chefs d’entreprise.
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