Étienne Daho se confie : " L’idée de me montrer, de me mettre derrière un micro, ce n’était pas possible pour moi "

Pierre-Ange Carlotti

Sa voix est douce, sa politesse charmante et pas feinte, son élégance intemporelle: Étienne Daho soigne ses rencontres autant que ses albums. Le dernier, «Tirer la nuit sur les étoiles», est d’un romantisme absolu. Mais l’artiste sourit quand on lui demande de parler d’amour, de nous donner sa définition du romantisme: «c’est flirter avec le danger», nous répond-il alors…

Étienne, ce titre, «Tirer la nuit sur les étoiles», vous est venu de la rencontre amoureuse entre Ava Gardner et Frank Sinatra qui, dans le désert, ont tiré avec un revolver sur les étoiles. Pourquoi cette image vous marque-t-elle?

Dans cette anecdote, il y a de l’intensité, il y a le fait qu’on a envie de faire des choses folles pour séduire l’autre. J’ai écrit ça sur un coin de cahier en me disant qu’on peut raconter une histoire avec ça. Je l’ai gardé et quand il y a eu cette musique, comme un battement de cœur, c’était évident, il y avait cette exaltation.

C’est quoi être un romantique?

On a toujours l’impression qu’un être romantique, c’est quelqu’un qui joue du violon. Mais pas du tout: c’est Oscar Wilde, c’est flirter avec le danger. Mais je ne suis pas du tout un spécialiste. Si je l’étais, on le saurait! (sourire) Je me retrouve à parler de l’amour avec cet album et, je vous assure, je ne fais que des conneries! C’est vraiment le domaine dans lequel il y a un abandon, qui fragilise, qui appuie sur plein de choses. C’est le seul domaine qui vous fait changer en fait, grâce à la rencontre avec quelqu’un qui a des névroses contraires…

Mais qu’est-ce qui fait que ce jeune homme, très discret, qui écrivait des chansons dans sa chambre, se décide à monter sur scène pour les chanter ?

C’était une évidence et pourtant, ce n’était pas du tout ma nature de me montrer. Je me souviens qu’au début, le photographe Richard Dumas, qui était guitariste aussi, m’avait dit « toi, tu as une tête de chanteur ».  Il voulait que je sois le chanteur de son groupe, mais je ne pouvais pas y aller. L’idée de me montrer, de me mettre derrière un micro, ce n’était pas possible pour moi. Et j’ai finalement fait un métier où je m’expose, alors que je suis absolument l’inverse. C’est drôle comme on choisit absolument l’inverse de ce qu’on est au fond de soi ! Comme une espèce de réponse à cette chose-là.

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