Laetitia Casta se confie : « Les prédateurs, je les ai découverts bien avant le milieu du mannequinat »

PHOTONEWS

Il y a chez Laetitia Casta un naturel désarmant et, toujours, une fougue rafraîchissante. «Je ne cherche pas à me mettre dans le conventionnel, ni dans un camp. Je cherche juste à être honnête», nous dit-elle après la sortie du film coup de poing «Le consentement», récit d’années d’emprise de l’écrivain pédophile Gabriel Matzneff sur la très jeune Vanessa Springora. Notre discussion est l’occasion aussi pour la magnifique actrice –qui n’a jamais vraiment prêté attention aux compliments sur son physique– de mettre certaines choses au clair.

Récemment, vous avez donné une interview dans l’émission «Sept à huit» où vous avez expliqué comment vous avez envoyé sur les roses un Harvey Weinstein un peu pressant. Vous dites aussi que vous aviez le caractère et l’éducation pour le faire…

Certaines personnes ont pensé que je faisais la morale, parce qu’il y a des femmes qui n’ont pas la chance d’être aussi fortes que moi! Mais justement, je disais clairement que tout le monde n’a pas cette chance… Parce qu’à l’époque, j’ai rencontré des jeunes femmes qui n’avaient pas leurs parents présents, elles ne rentraient pas dans leur famille le soir, parce qu’elles étaient à l’étranger. Les seuls liens qu’elles pouvaient avoir, c’étaient les agents, le business. Moi, c’était très différent. Mais c’est dingue quand même: dès qu’on montre un peu de force, ça vient troubler.

Vous dites que les prédateurs, on les rencontre très tôt dans sa vie…

Oui, je ne les ai pas rencontrés en entrant dans le milieu du mannequinat. Je les ai découverts bien avant! Il y a des clichés qui sont encore véhiculés. On mélange tout: la culture du viol, la pédophilie, l’inceste,… Ça manque un peu, par moments, de subtilité mais je crois qu’il faut passer par là pour que, petit à petit, les choses s’équilibrent. Je me souviens qu’à un moment, on a voulu m’enfermer dans un truc féministe. On voulait choisir pour moi. Mais j’ai répondu non, que je suis surtout femme. Après, on a été dire que j’étais anti-féministe! J’ai dû m’expliquer dans un article là-dessus, alors que je ne me serais pas forcément exprimée. Mais, au final, c’était bien, ça m’a permis de mettre une voix sur des choses très importantes pour moi. Ce que je veux dire, c’est que je ne cherche pas à me mettre dans le conventionnel, ni dans un camp. Je cherche juste à être honnête. Tout ce que j’espère, c’est que les portes ne se referment pas, que ça ne crée pas des sortes de communautés qui se divisent.

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