Rencontre avec Mika : « Je n'ai jamais voulu me retrouver seul dans ce business »

Royal Gilbert

Sa pop a toujours été fleurie et colorée. Mais ce qui frappe en rencontrant Mika est bien plus profond: la force de son engagement, la réflexion sur lui-même, sur son métier et sur la société qui l’entoure. Élégamment, joyeusement aussi, il se raconte en chansons dans «Que ta tête fleurisse toujours» et nous en dit bien plus encore ici…

Cette acceptation de soi, d’aimer ce que vous faites, ce n’était pas déjà le cas il y a plusieurs années?

Non, pas vraiment, c’étaient des petits morceaux. Je m’engageais et je me désengageais un petit peu. Et là, j’ai pris la décision que c’est ma vie. J’ai 40 ans maintenant, je ferai ça furieusement jusqu’à ce que j’aie 50 ans. Ensuite, on verra… (sourire)

Vous vous désengagiez, cela veut dire que vous ne faisiez pas les choses à 100%? On a pourtant toujours eu cette impression que vous étiez tout le temps à fond…

Oui, mais si on regarde ce que j’ai fait depuis un an et demi, ça a pris une autre dimension. On n’a pas honte. Ce métier peut vraiment être fait de ta propre manière et c’est bien plus qu’un métier, c’est un mode de vie. J’y crois vraiment. Sans avoir le soutien de certaines personnes que j’avais avant –j’ai enlevé la moitié de l’équipe, j’ai perdu ma mère avec qui je travaillais depuis mes 8 ans–, je me suis demandé si j’allais continuer. Et si oui, il fallait que j’assume complètement. C’est normal de se poser ces questions. Si un artiste te dit qu’il ne se pose pas ces questions-là, c’est qu’il est en train de mentir. Et si on te répond qu’il n’y a pas d’autre vie, c’est faux, parce qu’on peut faire d’autres trucs.

Royal Gilbert

Royal Gilbert

Royal Gilbert

Pour la première fois, vous chantez tout un album en français. Parce qu’en français, on est plus sincère, on dit plus de choses?

C’était pour être forcé à dire ces choses. Et ensuite, être à l’aise avec ça.

Vous avez l’impression d’avoir ici fait une réelle introspection, d’avoir parcouru votre vie?

Oui, et je vais le faire encore plus. Et cette fois, en anglais. Je me suis rendu compte, en écrivant cet album, qu’on peut se sentir moins passif, moins victime de ce qu’on ne peut pas contrôler. En confrontant et en admettant le passé ou le présent, on peut, peut-être, ne pas être aussi victime du futur. On ne peut pas le contrôler, mais on peut le gérer mieux.

Aujourd’hui, vous avez beau être une vedette internationale, vous êtes très identifié français. Vous le ressentez?

Non. Un truc super intéressant, c’est qu’en Belgique, par exemple, mon public est à 60% flamand. Je ne sais pas à quoi c’est dû mais, quand même, je pense que je ne représente pas un seul truc, ni français, ni italien, ni anglais, ni américain,… Je représente mon cirque à moi et il y a de la place pour tout le monde dedans, même si je chante en français, c’est la même chose.

Vous dites votre «cirque», parce que vous avez l’impression d’être un saltimbanque?

Le risque en étant un saltimbanque, c’est d’être solitaire. Et je ne suis pas solitaire. J’ai une troupe. Et le public fait partie aussi de cette troupe. Ça commence avec cette idée de moi et ça évolue très vite vers cette idée de «nous».

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