À l’écran et sur les planches, ils ont l’art de jouer. À la ville, ils maîtrisent l’art de s’aimer. Depuis 22 ans, les acteurs belges Tania Garbarski et Charlie Dupont défient tous les dictons amoureux. Oui, les coups de foudre peuvent durer. Et non, l’Amour ne s’envole pas en fumée. Et, en plus, ils nous le racontent avec humour…
Quand vous vous rencontrez il y a 22 ans, c’est le coup de foudre?
Charlie: En quelque sorte oui. Il a fallu un peu de temps pour qu’on aligne les planètes et qu’on se dise qu’il fallait transformer ce coup de foudre en une vie commune. Mais ça a été immédiat.
Être acteurs tous les deux, ça aide ou, plutôt, ça introduit quelques tensions supplémentaires dans le couple?
Tania: Je crois que dans tous les couples, s’il doit y avoir des tensions il y en a et toutes les excuses sont bonnes. Pour moi, qu’on fasse le même métier, c’est un plus. Si je fais ce métier, c’est parce que j’ai une hypersensibilité et des émotions que j’ai du mal à gérer et il y a une compréhension de la part de Charlie que quelqu’un d’autre n’aurait peut-être pas. C’est un métier avec des pics d’adrénaline et des moments plus «down» qui sont plus faciles à gérer quand on fait tous les deux ce métier.
Charlie: À un moment, dans notre métier, la connerie devient un langage, le jeu est une manière d’être. Vivre avec quelqu’un qui peut rebondir toujours au quart de tour dans la connerie et le jeu, c’est comme une langue qu’on parle en commun.
Est-ce que vous avez beaucoup changé pour l’autre?
Charlie: Sur le théâtre, par exemple, je me suis laissé changer. Je ne voulais plus en entendre parler et aujourd’hui je t’en parle comme de la salle de sport indispensable de l’acteur. Il y a 15 ans, ça m’ennuyait.
Tania: Je pense que ce que j’ai appris à Charlie dans notre relation, au début, c’est de plus s’exprimer, de plus verbaliser. Charlie, lui, m’a appris que c’est possible, en se retroussant les manches, d’être maître de son destin.
En quoi êtes-vous encore fondamentalement différents aujourd’hui?
Charlie: Euh…le sexe!
Tania: C’est plutôt l’inverse… On dit souvent que les couples qui vivent ensemble commencent à se ressembler, à avoir le même biorythme
Charlie: Tania a plus besoin de faire que moi. Moi, je suis un peu plus contemplatif. Et il y a un rapport à la nature –je viens d’un petit village perdu– que je n’ai toujours pas réussi à lui communiquer.
La plus belle chose qu’il/elle a faite pour vous?
Charlie: Des enfants…
Tania: Mais je dois vraiment dire que depuis, je suis vernie. Il n’y en a pas un qui s’est plus occupé que l’autre de nos filles. On a tout fait à deux, quand l’un travaillait, l’autre s’occupait des filles. Papa est aussi irremplaçable que maman.
Charlie: On est un couple non-genré! (sourire)
Tania: Je trouve merveilleux les hommes qui ont une part de féminité et Charlie comprend très bien les femmes. Quand je l’ai rencontré, ses meillleurs amis, c’étaient des femmes.
Charlie: À l’inverse presque, les hommes m’emmerdent très rapidement. C’est beaucoup plus vite chiant un mec! Même si les femmes m’ennuient rapidement également… (rires)