«Je n’ai jamais voulu être identifiable», nous glisse-t-elle. Alors, qui est Mareva Galanter? Une beauté naturelle venue de Tahiti qui a puisé sa force et sa douceur dans sa double culture. Une ancienne Miss, aussi animatrice, actrice et chanteuse que 15.000 kilomètres séparent de ce qui lui est si cher: sa famille et ses souvenirs d’enfance. Elle les sublime en chansons dans «Paris-Tahiti». Et raconte, pour nous, la femme qu’elle est devenue.
Mareva, cela fait 25 ans que vous habitez à Paris. Pourquoi cette envie, maintenant, de raconter votre île?
J’ai enfin peut-être réalisé que j’ai cette double culture… et que je la cultive. Que je cultive aussi ce souvenir d’enfance, je l’idéalise un peu. Peut-être aussi parce que je suis mère de famille maintenant. Cela arrive à un moment de ma vie où j’ai fait le tour, j’ai fait mille choses, j’ai voyagé et appris tellement. Je réalise que j’ai besoin de ma famille, de ce côté polynésien –j’y retourne tous les ans–, même si je suis profondément métropolitaine. Je ne suis pas que parisienne ou tahitienne: je suis les deux. Et je pense que si j’avais fait ce projet il y a quelques années, je l’aurais appelé «Tahiti-Paris», alors que là, je l’appelle «Paris-Tahiti». C’est qui je suis aujourd’hui et qui je n’ai cessé d’être…
Il y a aussi une envie de transmission de vos origines polynésiennes à votre fille, Manava (qui est aussi le titre d’une de vos chansons)? Même si le Tahiti d’aujourd’hui ne ressemble plus forcément à celui de votre jeunesse…
Exactement. Ça a beaucoup changé. Après, ça va quand même moins vite à Tahiti qu’ici et tant mieux. C’est très préservé et il reste des choses que j’ai connues enfant. Mais c’est vrai que ma fille ne connaîtra pas cette enfance et, pendant des années, je me suis dit que le jour où je serai mère de famille, je voudrai que mon enfant grandisse dans la nature. J’ai attendu… mais là je vis à Paris et elle grandira à Paris. Mais quand je retourne à Tahiti, je veux qu’elle soit dans ces choses totalement traditionnelles et authentiques qui sont ma vie là-bas. Et elle assimile ça. Je veux qu’elle comprenne que la vie parisienne qu’on vit, ce n’est pas la vie de tout le monde.
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Dans «Fille de l’été», vous dites que vous voyagez léger. Vous n’aimez pas vous encombrer de matériel?
Exactement. Je m’attache à des choses très simples. Pour le reste, je n’ai pas envie de m’encombrer de bagages aux deux sens du terme. Bagages à porter et bagages de la vie. On a tous des vies difficiles, on a tous traversé des moments compliqués et je ne veux pas m’encombrer de ça, sinon je n’arriverais pas à faire ce que je fais aujourd’hui, à être libre. Peut-être que je ferai un album plus sombre un jour. Mais je n’ai pas le temps d’être triste, je n’ai pas envie de tout ça. Je n’aime pas la rancœur, la noirceur, je n’ai pas envie de rentrer làdedans. La lourdeur des choses, je n’en parle pas, ça n’a pas d’intérêt. Ça me concerne et voilà…
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