Les fans de rap ont d’abord tendu l’oreille sur sa reprise d’«Angela», puis l’ont adoubé à l’écran, dans la série à succès «Validé». En s’appuyant sur un son parfois plus rude, parfois plus pop, Hatik a mûri, en ne craignant pas de montrer ses failles, de «taper du poing sur la table ou de raconter ses larmes». Sensible, le nouveau coach de «The Voice Belgique» déjoue certains clichés, les pieds sur terre. Engagé, il sera «toujours du côté des opprimés, parce que ce sont eux qui ont raison», nous dit le rappeur, lors de rares confidences.
Hatik, qu’est-ce qui vous a convaincu de devenir coach à «The Voice Belgique»? Vous êtes issu du monde du rap, vous êtes proche de Soprano qui a occupé ce siège en France. Pour vous, c’est une suite logique?
Soprano, c’est le grand frère que je n’ai jamais eu. Et oui, c’est une suite logique par rapport à tout ce que j’ai entrepris, dans les choix que j’ai pu faire qui m’ont amené vers des médias plus «mainstream». C’est logique que je me retrouve sur «The Voice»...
Vous cherchez à toucher un public plus familial?
Oui, je pense qu’on peut toucher et parler à tout le monde. Après, c’est sûr qu’il faut faire la musique en conséquence. Quand on arrive avec des morceaux de rap très «bangers» c’est plus compliqué de parler à tout le monde mais j’ai la possibilité et l’envie de le faire, et, selon les projets, je ne me gêne pas pour le faire.
On a l’impression que récemment vous avez pris un virage, avec des sons davantage chantés, des thématiques tournant plus autour de l’amour…
Ça s’est fait naturellement et ça a toujours été un peu là parce que j’ai toujours eu les deux facettes: un côté plus refermé sur le rap et un autre côté plus grand public, ouvert à des thématiques plus larges et plus légères. Et selon les périodes, j’en mets plus une en avant. Comme ces dernières années, c’est ce côté plus «grand public» que j’ai mis en avant. Mais ce n’est pas forcément définitif, je vais au gré de mes envies. Quand je veux un album aux consonances plud pop, je le fais, je ne me pose pas de questions.
Vous exprimez aussi votre côté sensible. C’est assez rare dans le rap de se raconter et d’explorer ses failles…
Là, je me permets d’acquérir la maturité nécessaire pour pouvoir parler de mes forces mais aussi de mes faiblesses. Quand je suis arrivé, les gens pensaient que j’avais 20 ans mais j’en avais déjà 27. Ça a biaisé le truc. On paraît très mature quand on a 27 ans et que les gens nous en donnent 20! En fait, je ne sais pas si c’est conscient ou pas, mais je raconte juste ce que j’ai besoin de raconter, que ce soit un grand coup de poing sur la table ou des larmes.
Vous vous sentez mieux après?
En vrai, mes derniers albums ont été des thérapies. Et «Niyya» (le dernier), c’était la fin de ma thérapie.
Vous vous sentez mieux dans votre peau au fil des albums?
Ça dépend de ma vie perso. Faire un album ne résout pas tout. Au fil des albums, je me suis senti de plus en plus triste… puis de mieux en mieux.
>> Découvrez l'interview complète de Hatik ce samedi dans votre magazine Max disponible en librairie dans les journaux Sudinfo ou en cliquant ici.