«J’ai toujours eu peur qu’on me trouve idiote, bête», nous dit-elle. La faute à un physique plutôt avenant. Mais Maëlle –première gagnante féminine, à 17 ans, de «The Voice France» en 2018, s’il faut le rappeler– a beaucoup de choses à dire. Elle fait tomber le masque dans son 2e album «Fil rouge», maintenant qu’elle a fait fi de ses complexes d’ado, qu’elle assume sa féminité et, aussi, son talent d’auteure-compositrice touchante.
Maëlle, est-ce que ça a été compliqué de faire ce 2e album, d’y mettre votre identité, après le succès du premier qui avait été réalisé par Calogero?
Oui, c’est dur. C’est clairement une prise de risque de ma part, parce que je passe du coq à l’âne. Musicalement, ce n’est pas du tout la même chose que le premier album qui était pop-variétés. Ici, je suis dans de la pop électro, quelque chose de mon âge aussi. Ça représente ma génération, comment moi je me porte à 22 ans, en tant que femme. Ça représente ma jeunesse et mon envie de profiter. La patte de Calogero se reconnaissait très fort dans le premier album. Donc, forcément, quoi que j’aurais fait aujourd’hui, on aurait dit que c’était un tournant. Il faut prendre des risques, sinon il ne se passe rien. Madonna l’a toujours dit!
Quand on déroule le «fil rouge» de votre vie, pour reprendre le titre de l’album, à quel point la petite Maëlle a-t-elle changé?
Enfant, j’étais impulsive, très active. J’avais envie de faire plein de choses, de me mettre en scène, de faire de la danse, du chant. Ado, j’étais plus discrète, gênée, je n’avais pas trop confiance en moi.
Pourquoi?
Je me mettais un masque, je ne voulais pas qu’on sache que j’étais mal dans ma peau. Je ne me sentais pas très bien dans ma tête, dans mon comportement, j’étais un peu triste, il se passait pas mal de choses aussi dans ma famille. Et puis, j’ai l’impression qu’ado, on est toujours un peu dur avec soi-même. Quand on se construit, on se compare à beaucoup de jeunes filles. Ne fût-ce que sur les réseaux sociaux, je ne faisais que regarder plein de photos de filles à qui je voulais ressembler. Mais là, je me suis découverte, j’ai appris à accepter mes défauts, mes complexes et à les rendre plus forts en les assumant. Et je me sens beaucoup mieux dans mon corps.
Quels complexes?
Accepter le fait de ne pas toujours pouvoir être aux commandes. J’ai toujours eu peur qu’on me trouve idiote, bête. Même à l’école et après, en interview, je me dis que j’espère que cette personne ne m’a pas trouvée inintéressante, ou pas intelligente. C’est une chose sur laquelle je travaille beaucoup parce que je ne pense pas être plus bête que quelqu’un d’autre. Je pense que ça vient du fait qu’on m’a dit: «oh ça va tu es jolie, tu n’as pas besoin de…». Comme si physiquement ça suffisait. Mais moi, j’ai envie de raconter des choses, qu’on me prenne au sérieux.
Et qu’est-ce qui vous aide aujourd’hui à avoir moins peur de ça?
Je pense que c’est en faisant mes chansons. Je prends sur moi et j’ai envie de suivre mon intuition. J’ai envie d’être plus féminine qu’avant. D’avoir plus d’assurance aussi. Et le fait de me sentir physiquement mieux, ça aide au niveau du comportement.
>> Découvrez l'interview complète de Maëlle ce samedi dans votre magazine Max disponible en librairie dans les journaux Sudinfo ou en cliquant ici.