La petite fille timide et fragile est devenue une femme épanouie, entreprenante. «J’ai fait un travail sur moi, dès mon plus jeune âge, en essayant de me renforcer de l’intérieur», nous confie Maria. Sa vie a longtemps été semée de doutes, de peur. «Mes stress et mes angoisses m’empêchaient de faire des choses, ma timidité m’a empêchée d’aller vers les bonnes personnes», se souvient-elle. Le théâtre l’a aidée à se construire, la radio (le «Good Morning» de Radio Contact) à accepter ses failles. Si bien qu’aujourd’hui, plus naturelle que jamais à 50 ans, elle rayonne. Maria Del Rio, généreuse, se livre à cœur ouvert.
Maria, vous serez prochainement dans la nouvelle émission de RTL, «Starmaker», en tant que membre du jury. Cela signifie que vous allez devoir juger les gens…
Je ne viens pas juger, je suis là avec toute mon humilité pour donner un avis et un ressenti. Depuis la naissance de la «Nouvelle Star», j’ai toujours rêvé de faire partie d’un jury comme ça, de me laisser surprendre par des propositions. Comme quand j’étais à «Pour la gloire» (anciennement sur la RTBF, NdlR). Ce qui me plaisait alors c’était le contact en coulisses avec les candidats qui étaient vulnérables, fragiles. J’ai joué au théâtre pendant plus de 20 ans, je m’y suis mise en danger et je sais ce que c’est la vulnérabilité, la fébrilité,…
Vous vous êtes revue à vos débuts dans certains de ces candidats?
Complètement, notamment dans un, très timide, qui s’est toujours empêché de faire plein de choses. Je suis d’une timidité maladive depuis que je suis sortie du ventre de ma mère et je me suis soignée, comme on dit (sourire). Mais je me suis empêchée d’oser plein de choses.
Votre timidité vous a empêchée de faire quoi?
Déjà au niveau personnel, je me suis empêchée d’aller vers des personnes qui étaient bonnes pour moi. Je me suis contentée peut-être de suivre celles qui ne l’étaient pas. Ma timidité m’a empêché d’avoir un avis et de l’imposer. Parce que, toujours, je me mettais sous cape, j’essayais de ne pas faire en sorte que tous les regards se tournent vers moi tout d’un coup. J’étais une bonne exécutante qui ne faisait pas de bruit. Ce que je fais beaucoup maintenant! (rire) Mais je crois que c’est une manière de me soigner. Il y a aussi le fait qu’à un moment, j’ai eu l’opportunité de faire du théâtre amateur et j'ai adoré ça. Ça remplissait quelque chose, d'avoir des retours très positifs et très aimants de gens qui ne te connaissaient pas avant. Ça comble un vide.
Quel vide deviez-vous combler?
Je crois que cette petite fille très fragile, très timide, très mal dans sa peau –ce que j’ai été longtemps–, tout à coup, s’est sentie valorisée par des gens qui disaient que je leur faisais du bien à travers une pièce de théâtre. J’ai les parents les plus aimants du monde mais ce que ça comble, ça ne s’explique pas. Peut-être qu’à l’école quelqu’un a eu la malheureuse phrase qui m’a fait perdre complètement confiance, ou un prof qui ne m’a pas tendu la main au moment où il aurait fallu,… Tout ça te construit ou te déconstruit.
Vous avez expliqué avoir été harcelée à l’école. Vous vous êtes longtemps sentie victime?
Toutes les victimes, toutes les personnes qui subissent du harcèlement –et je le vois plus que jamais dans les écoles où je vais– se sentent coupables de ne pas être à la hauteur, d’être nulles. Et, a posteriori, ça laisse des séquelles, parfois énormes. Je le vois aujourd’hui même si je me suis accomplie en tant que femme, maman, entrepreneuse. Quand tu es, à ton niveau, encore victime de harcèlement sur les réseaux sociaux, c’est le moindre mot qui vient te toucher en plein cœur. Encore aujourd’hui. Je me sens violentée, agressée. C’est juste gratuit. Les gens ont le droit de penser «oh quelle conne!» par exemple, mais ils peuvent le garder pour eux et ne pas l’écrire publiquement. Là, je dois me battre pour ne pas répondre.
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