Rencontre avec Tanguy Dumortier : «On donne autant d’importance à une mésange dans le jardin qu’à une baleine à l’autre bout de la terre»

Crédit : Martin Godfroid

Notre jardin est extraordinaire. Et ce n’est pas le journaliste-explorateur Tanguy Dumortier qui dira le contraire… Lui qui est autant émerveillé par les animaux exotiques qu’il guette aux quatre coins du globe que par les mésanges de son jardin. Un livre raconte, en superbes images, les plus belles rencontres qu’on peut faire avec la faune de notre jardin, ou à quelques mètres de chez soi.

Au début du confinement, les fidèles téléspectateurs s’en souviennent, l’historique «Jardin Extraordinaire» devenait «Notre Jardin Extraordinaire». C’est la nature à quelques pas de chez lui, dans son jardin même, que Tanguy Dumortier allait filmer. Mais pas seul. Une communauté de milliers d’observateurs –novices ou plus confirmés– amoureux de la nature allait se constituer. Quelques-unes des photos les plus extraordinaires d’écureuils, d’insectes, d’oiseaux et d’animaux bien plus rares (dont la première, historique, du lynx de retour en Belgique) sont recueillies dans un superbe livre qui donne juste envie d’ouvrir grand les yeux au jardin. Et si on ne sait pas par où commencer, Tanguy nous donne quelques clés pour découvrir cette faune toute proche.

Un moment insolite avec un écureuil capturé par David Bastin.

Ce livre et le nombre incroyable d’images de particuliers qui vous sont parvenues pendant le confinement pour réaliser «Notre Jardin Extraordinaire» témoignent du fait qu’il y avait une demande et que les Belges adorent observer et photographier la nature…

Il y a beaucoup de groupes comme ça qui échangent sur la nature mais souvent les personnes ont beaucoup plus de matériel pour photographier. Pour nous, le but n’était pas de faire une course à l’armement, ce n’est pas forcément la plus belle photo qu’on recherche mais c’est l’histoire derrière.

Vous dites que c’est parfois plus difficile de filmer des petits animaux, des insectes dans votre jardin qu’un plus gros animal dans la jungle…

Oui, il y a certains insectes qui sont très compliqués à mettre en boîte parce que ça va très vite, que la saison est très courte. Au Kenya, le lion, il s’assied près de la voiture et il te regarde! (sourire)

Le martin-pêcheur, l’oiseau bleu passion de Pascal Missotten.

Ce que vous pouvez observer dans votre jardin vous émerveille autant que ce que vous voyez au Kenya par exemple?

Ah oui! C’est marrant parce qu’on m’a encore dit l’autre jour que dans l’émission on donnait autant d’importance à une mésange dans le jardin qu’à une baleine à l’autre bout de la terre. Effectivement, je trouve ça tout aussi intéressant. Tous ces éléments sont très connectés entre eux. On a dans nos jardins de vrais trésors. Et il y a un dynamisme autour de ça.

Aujourd’hui, vous prenez plus le temps d’observer votre jardin?

Malheureusement non parce que la vie a repris son cours et je suis toujours à gauche et à droite. Cette partie-là, on l’a un peu déléguée à notre public. Et ça nous rend très humbles. J’ai bien sûr déjà filmé plein d’images de mon jardin, qui n’est pas très grand, et le plus impressionnant, c’est le moro-sphinx, une espèce de papillon colibri (avec une longue trompe et 75 battements d’aile par seconde). C’est complètement fascinant. Je pourrais passer autant de temps à observer mon jardin que d’autres animaux, ailleurs dans le monde, la passion est la même. Mais chez nous, la saison est courte et en hiver il se passe beaucoup moins de choses.

Un monde presque invisible par Patrick Hunaerts.
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En détail

«Notre Jardin Extraordinaire»

Tanguy Dumortier, Catherine Lorsignol, Damien Duriau

(Ed. Kennes)