« Prenez soin de vous », la chronique de Tatiana Silva : accepter le silence

Vivre en ville nous plonge dans un bruit constant. Devenu la norme, nous oublions l’existence du silence.

C’est pourquoi tant de gens ont du mal à s’asseoir en silence pour méditer. Cet état autrefois inhérent à l’humain, est devenu étranger aux citadins. Dans l’inconscient, l’inconnu prend des formes étranges jusqu’à devenir effrayant.

Pourtant, le silence est le souffle de la vie. Il est la clé de voûte à nos blocages. Se reconnecter à lui est un processus d’apprentissage où la patience et la conscience de soi sont essentiels. Rien de nouveau ne s’inscrit durablement dans notre cerveau sans une attention particulière dédiée et une pratique régulière.

Le silence est donc un ami exigeant qui aime être courtisé. Pendant longtemps, j’ai fui le silence. Sa présence, même brièvement, me mettait mal à l’aise jusqu’à en avoir peur. Il me révélait un sentiment de vide abyssal, de tristesse profonde, il mettait en lumière mes parts d’ombres. J’esquivais cet inconfort en parlant beaucoup, chaque espace était rempli pour que le silence ne puisse prendre racine.

Un jour, mon état intérieur ne s’est plus contenu. Au point où il m’est devenu impossible d’ignorer ce que le silence avait pendant si longtemps voulu me révéler. Ce jour-là, mon chemin spirituel a commencé.

Apprendre à écouter sans être terrifiée fut la première étape. Comprendre qu’apprivoiser mon monde intérieur était tout aussi important voire plus important que le monde extérieur fut la seconde étape. Enfin, la lecture du livre «Le pouvoir du moment présent» d’Eckhart Tolle m’a enseigné qu’une partie de ce qui me terrifiait n’était que le fruit de mon imagination.

Quelle libération!

Le silence n’est finalement que l’écoute d’une autre musique car il n’existe de silence absolu. Il n’est ni plus ni moins que l’écho de ce qui nous anime intérieurement. Au départ, cette mélodie pourrait vous tétaniser. Mais si vous surmontez cette peur, ce voyage sera une invitation à vous délester de ce qui entrave votre évolution.

Avec le temps et la pratique, vous vous éloignerez des pensées polluantes, limitantes. Elles ne pourront plus vous définir. La compréhension de vous-même se fera de plus en plus subtile jusqu’à déceler les mouvements les plus infimes de votre corps. Et un jour, vous aurez plaisir à vous asseoir en silence car vous aurez intégré que votre univers intérieur est d’une richesse inouïe, qu’il ne se limite pas aux parts d’ombres mais contient votre incroyable lumière. Vous deviendrez l’explorateur de votre monde.