« Prenez soin de vous », la chronique de Tatiana Silva : à nos saisons intérieures

Pour cette dernière chronique de la saison, j’ai souhaité aborder un sujet inspiré d’un livre lu récemment, «À nos cycles intérieurs» d’Ilam Berdi. On y explore les différents contours de notre cycle menstruel.

Comme beaucoup d’entre nous, pendant de longues années, j’ai pris la pilule. Consciente du danger de la pilule, j’ai opté pour un stérilet en cuivre. Quelques années plus tard, je l’ai enlevé.

Aujourd’hui, je vis ce qu’on appelle mes cycles naturels. Depuis des mois, je m’interrogeais sur mes changements d’humeur fréquents, mes états d’âme fluctuants. C’est en lisant ce livre que j’ai pris conscience de l’existence d’un petit cycle, dans le grand. Tout comme dans la nature, notre cycle menstruel est rythmé par 4 saisons, chacune ayant son propre langage. C’est au printemps que commence notre cycle, juste après nos règles. On se sent plus légère. C’est l’éclosion, on a envie de planter des graines. Cette saison peut également agiter la sphère mentale et nous rendre plus anxieuse.

L’été est associé à notre ovulation. Nous sommes moins dans le mental, plus dans le cœur. C’est une période où tout est plus beau. Nos sens sont en éveil et parfois extrêmement développés. C’est également la saison où nous sécrétons le plus d’hormones du bonheur. Notre désir est à son apogée, tant sexuel que celui de créer en général. C’est aussi la période où il faut apprivoiser son corps qui prend des rondeurs. Pour ma part, c’est une période où je fais de la rétention d’eau, où les excès sont nombreux et ma gratitude profonde.

Cette incroyable intensité laisse place à l’automne où nous avons tendance à être plus sèches, plus intransigeantes, plus irritables, un rien pourrait nous faire basculer dans des extrêmes. Cela fait-il écho à vos humeurs intérieures? Personnellement, l’automne me questionne sur mes choix, fait naître le doute sur des certitudes pourtant si fortement ancrées en moi.

Enfin, nos règles arrivent, nous rentrons dans une forme d’introspection. Ces jours-là, je cède à mes envies de sucre, de téléfilm, de procrastination, de rien, sans culpabilité. Puis le printemps revient et, comme dans un ballet incessant, le cycle reprend.

Nous sommes toutes différentes. L’été peut jouer les prolongations pour certaines, l’hiver peut être très douloureux pour d’autres. Ce qui est indéniable, c’est que notre corps nous parle. Il nous invite à l’écouter pour mieux avancer. Ainsi, il devient un précieux allié et non plus un farouche guerrier à affronter. À travers les saisons, votre corps éclairera votre état intérieur, même le plus inconscient.