Rencontre avec Tatiana Silva: «Je ne suis pas une active militante féministe, j’aime les talons aiguilles, les robes-fourreaux, et me raser…»

Crédit photo : Tess Meurice

Elle est un peu de retour «à la maison», même si, avoue-t-elle, ses débuts il y a quelques années dans cette même RTBF n’ont pas toujours été faciles. Aujourd’hui, forte de sa carrière à TF1 –qui n’est pas finie– elle revient sur la chaîne publique belge, par la grande porte, avec une série de documentaires sur l’environnement («Les mardis de la planète»). Entre-temps, Tatiana a acquis une certaine «assise», appris à se délester de toute attente et à se concentrer sur les combats essentiels pour elle…

Tatiana, l’annonce télé de la rentrée, c’est votre retour à la RTBF, six ans après l’avoir quittée. Pourquoi avez-vous décidé d’y revenir?

C’est une proposition que la RTBF m’a faite. J’avais envie de pouvoir évoluer un peu plus dans mon sens, soit via le développement personnel, soit via tout ce qui est en lien avec la météo, l’environnement. Ça faisait sens. C’est un domaine que j’ai envie de pouvoir approfondir, parce qu’ici, à TF1 , on me le demande de plus en plus. C’est quand même fou la vie! J’ai commencé ma carrière, partiellement à RTL en étant élue Miss Belgique mais je n’ai pas fait carrière là-bas comme tout le monde aurait pu s’y attendre. Je suis arrivée quatre ans plus tard à la RTBF, pour y rester sept ans dans un domaine qui n’était alors pas le mien: la météo. Et treize ans après mes débuts, je suis à la météo à plein temps sur TF1, pour enfin commencer sur RTL (il y a deux ans à la présentation du magazine «Exclusif», NdlR) et finalement revenir à la maison. La boucle est bouclée!

Vous revenez à la RTBF en vous demandant si vous allez y retrouver ce que vous y aimiez mais aussi ce que vous n’y aimiez pas à l’époque?

Non, je vais là où les opportunités sont et m’intéressent. C’est vrai, ça n’a pas toujours été facile à la RTBF, parce que mon processus n’a pas été simple.

Pourquoi?

Parce que c’est toujours la même chose: on est dans une société où on est formaté. C’est-à-dire que si tu n’es pas diplômé et que tu débarques –d’autant plus pour présenter la météo–, tu n’as pas le profil. Sur TF1, il y a deux écoles: Louis Bodin est météorologue, et Evelyne Dhéliat, elle, vient d’émissions télé. Je suis un peu plus de l’école d’Evelyne. À la RTBF, ça a été compliqué l’apprentissage. Et finalement, j’y ai fait beaucoup de choses, du «Bêtisier», des chroniques dans «C’est du Belge»… Après, ça a été merveilleux parce que je me suis ancrée à la météo et la météo m’a amenée à cette porte-ci. Qui aurait cru qu’un jour j’y reviendrais? Je n’étais pas partie fâchée, comme je ne suis pas partie fâchée non plus de RTL maintenant.

    Crédit photos : Tess Meurice

    Qu’est-ce qui a fait que vous vous êtes prise de passion pour la météo?

    Je pense que tu fais juste ton métier au fur et à mesure, puis, tu commences à acquérir des connaissances, une aisance. Je me plaisais bien et concrètement, c’est ce qu’on me donnait à faire comme métier (sourire).

    Qu’avez-vous appris à TF1 que vous n’aviez pas encore acquis?

    Déjà, j’ai fait beaucoup de JT avec la météo. Ici, quand on t’engage, on attend beaucoup de choses de toi. On ne te questionne pas sur d’où tu viens, ce que tu as fait. Tu sais faire la météo, c’est ton domaine, donc tu le déploies dans tout. Et donc, très vite, je me suis retrouvée sur le plateau du JT, ce que je n’avais jamais fait à la RTBF. Ça donne beaucoup d’assurance. Je ne suis pas la même qu’il y a six ans, c’est chouette de revenir à la RTBF en ayant évolué, en ayant plus de densité. Comme je suis partie vers une chaîne avec une plus grande audience et plus d’enjeux, ça m’a donné plus d’assise. Et puis, je reviens avec quelque chose de cohérent.

    Est-ce que vous diriez que la roue tourne?

    Six ans, c’est presque un cycle. Mais il faut voir dans ce cycle les hauts et les bas. Quand on regarde mon graphique de loin, on va voir cette espèce d’ascension. C’est pour ça que j’avais écrit un livre à un moment donné: pour montrer qu’il y a une ascension vu de loin, mais à y regarder de plus près, même ici à TF1, il y a des moments où il ne se passe rien. Il y a des années sans nouvelle émission par exemple.

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