« Prenez soin de vous », la chronique de Tatiana Silva : le bonheur à la bhoutanaise

C’est un voyage au Bhoutan qui me pousse à écrire aujourd’hui sur le bonheur. 

Il existe une multitude de définitions du bonheur, je trouve que celle proposé par Wikipédia est assez complète: «Le bonheur est, au sens courant, un état émotionnel agréable, équilibré et durable, dans lequel se trouve quelqu’un qui estime être parvenu à la satisfaction des aspirations et des désirs qu’il juge importants. Il perçoit alors sa propre situation de manière positive et ressent un sentiment de plénitude et de sérénité, d’où le stress, l’inquiétude et le trouble sont absents». Cet équilibre parfait prend source dans deux visions du bonheur: celle du bonheur hédonique, le plaisir est le but de la vie, et celle du bonheur eudémonique, connaître une croissance personnelle et trouver un sens à la vie.

Le bonheur hédonique poussé à l’extrême dans notre société capitaliste tend à nous convaincre que la consommation est la clé du bonheur tandis que le bonheur eudémonique dans sa part plus sombre nous met en quête d’une chimère, celle de l’éveil d’un état de béatitude très rarement atteint.

Dans la tradition bouddhiste, le bonheur est traité comme un état de plénitude durable plutôt qu’un cumul de bonheurs éphémères. Chaque décision politique du gouvernement bhoutanais se base sur cette vision afin de permettre à chacun de cheminer vers son bonheur.

La préservation de la culture, des traditions, de l’environnement offre un socle solide pour chaque Bhoutanais. Ainsi équipés, ils peuvent plus sereinement naviguer au travers des différentes promesses de bonheur qu’offre notre monde.

Mon séjour au pays du bonheur national brut m’a fait comprendre que le lieu et le contexte dans lesquels nous avions grandi et vivons façonnent grandement le regard que l’on porte sur le bonheur ainsi que notre capacité à être durablement heureux. Mais aussi qu’il était tout à fait possible de repenser sa vision du bonheur à travers l’expérience. L’intégration s’ancre plus facilement quand la théorie passe à la pratique. C’est au milieu des plaines bhoutanaises que je réalise que la nature et les animaux sont des éléments fondamentaux à l’équilibre intérieur.

L’un nous connecte au tout, à notre essence (nous sommes poussière et le redeviendront), l’autre à notre humanité, notre empathie, tous deux faisant naître et grandir l’humilité en nous.

La visite de monastères a également consolidé en moi la croyance que ma vie à plus de sens avec sa dimension spirituelle. Elle m’apporte une densité et une profondeur essentielles à mon bonheur. Enfin, il me reste à vous partager que le bonheur se cache souvent dans de petites choses et savoir le reconnaître est un indicateur fort d’un cheminement vers un bonheur pérenne.