« Prenez soin de vous », la chronique de Tatiana Silva : « Pour que les rêves de l'été ne soient pas oubliés »

Les grandes vacances sont une période estimable qui agit comme une purge naturelle. On cesse de courir après le temps, on redescend, on se relâche : l’esprit peut enfin se détoxifier. Les toxines telles que le stress, l’anxiété sont évacuées. Une fois notre corps détendu, l’esprit libre peut enfin vagabonder sans amarres, sans entrave vers ses rêves, ses aspirations, ses envies, ses idées, ses désirs.

C’est ainsi que j’ai vécu mon été. L’esprit moins en proie aux préoccupations du quotidien, j’ai pu faire un état des lieux de la saison écoulée. Prendre de la hauteur, observer le chemin arpenté ces derniers mois, déceler comment mieux avancer. Il m’a fallu nettoyer, trier, structurer, au propre comme au figuré, mon cadre. Le mois de juillet m’a portée d’un fabuleux élan. Il m’a offert une vision, une direction pour la rentrée. Après cette émulation, le mois d’août a laissé place à l’envie de me laisser porter par l’énergie des vacances, se laisser porter par le courant sans trop (rien) contrôler.

Cette phase peut parfois être culpabilisante surtout lorsqu’elle suit un épisode de grande « productivité ». En réalité, c’est une étape cruciale pour intégrer tout ce qui a été réfléchi et mis en place. C’est comme la sieste : trop courte elle n’aura aucun effet, trop longue elle risque de nous engourdir. Un juste milieu, un juste temps va nous permettre de mieux nous engager dans cette nouvelle voie.

Le rythme des vacances détonne avec celui de la rentrée où sonne le retour fracassant des responsabilités. Cett e confrontation est une étape décisive

Le rythme des vacances détonne avec celui de la rentrée où sonne le retour fracassant des responsabilités, des obligations. L’espace pour nos projets personnels se restreint considérablement face aux attentes du quotidien. Souvent, on finit par sacrifier nos désirs face au poids des engagements professionnels, familiaux, amicaux, …

Cette confrontation est une étape décisive, elle vient nous questionner, nous défier sur notre capacité à nous mettre en priorité, à nous engager vis-à-vis de nos aspirations et donc de nous-même. Elle nous interroge sur l’amour que l’on se porte. Est-il aussi grand que celui que j’ai pour mon travail, ma famille ou mes amis ? Être là pour l’autre est une marque d’amour, d’altruisme, de générosité et la cultiver nous nourrit mais il ne devrait pas supplanter l’amour de soi. Je rejoins Michèle Mailhot, écrivaine québécoise, qui a dit : « Il n’y a qu’un précepte : s’aimer. Aimer les autres est un a posteriori ». Que cette rentrée laisse place à vos et à mes rêves!